Manuscrits de guerre Julien Gracq éd. José Corti
Ces deux textes inédits ont été retrouvés dans le fonds d’archives légué par l’écrivain. Ecrits en 1940 la première partie y raconte sous forme d’un journal de bord intime sa campagne en Flandres du 10 mai au 2 juin en tant que lieutenant Louis Poirier.
La seconde partie, écrite sans doute au retour de captivité se veut mise en fiction du vécu de la guerre le 23 et 24 juin 1940.
Nous sommes dans l’antichambre du grand Gracq! On perçoit déjà
dans l’écriture cette richesse d’émotion de précision dans chaque mot
pour dire la pesanteur, l’inquiétude, la peur de cette armée en déroute.
Un grand plaisir de lecture qui nous donne l’occasion d’observer comment le lieutenant Louis Poirier est devenu l’écrivain Julien Gracq. Joëlle
Un garçon singulier Philippe Grimbert éd. Grasset
Louis, un étudiant mal dans sa peau, se retrouve par le hasard d’une annonce dans la petite ville en bord de mer où il passait avec ses parents ses vacances d’enfant solitaire. Il rencontre là le « garçon singulier », un adolescent psychotique sans langage et totalement imprévisible, dont il doit s’occuper jour et nuit pour libérer sa mère qui tente de se reconstruire dans l’écriture. Un lien très fort se crée entre les deux garçons par-delà la violence du plus jeune et la peur qu’elle suscite chez l’étudiant. Peur et fascination qu’il éprouve aussi face à la mère. Louis est convaincu que Iannis communique directement avec son inconscient à lui. Et c’est en effet Iannis qui va l’amener à remonter dans les souvenirs douloureux de ses dernières vacances d’enfant, derniers moments d’une amitié avec un garçon de son âge dont Iannis a su lui faire retrouver l’intensité dramatique.
Un beau roman subtil et prenant pour lequel l’auteur, psychanalyste, s’est inspiré des « enfants douloureux » qu’il a rencontrés dans sa pratique, mais sans doute aussi de sa propre adolescence. Marie-Madeleine
Irène sur le plancher des vaches Frédéric Michaud éd. Delphine Montalant
Des années 60 à 2005, la lente dérive d’Abbéfontaine, village agricole peu à peu abandonné par ses paysans. Avec un point de vue très intimiste, voilà le destin de ces enfants qui aident à dépierrer les champs, le weekend en revenant de l’internat ; de ces femmes et de leurs petites querelles de voisinage, de leur vie exposée aux commérages et de l’autre, qu’elles gardent enfouies à l’intérieur d’elles-mêmes ; de tous ces habitants qui voient lentement changer les paysages, les lieux, les gens…
Pris par une écriture simple et sensible, on est plongé dès les premières lignes dans ces récits aux personnages forts et attachants
qui prennent corps pour disparaître presque aussi vite. Sophie et Fabien, libraires de TERRE DES LIVRES
La vie sexuelle des super-héros Marco Mancassola éd. Gallimard
2005, dans cette Amérique désenchantée « post 11 septembre », Batman est assassiné.
Il faut dire que les super-héros de notre enfance ne sont plus ce qu’ils étaient. Soixantenaires désabusés aux pouvoirs inutiles, ils n’ont jamais réussi à sauver le monde. Pourtant ils sont toujours là, et comme tout un chacun, ils vivent, tombent amoureux et ont une vie sexuelle. Mais cela semble déranger quelqu’un, et voici qu’à son tour Red Richards reçoit ce mot mystérieux : « Adieu cher Mister Fantastic ».
Un roman coup de cœur, magnifique et mélancolique, qui est aussi une vraie critique de nos sociétés.
Vivement recommandé par Sophie !
Charlotte Isabel Hansen Tore Renberg éd. Mercure de France
J’ai aimé ce livre.
Jarle, 24 ans voit un jour arriver dans sa vie d’étudiant chercheur une petite fille de 7 ans.
Conçue lors d’une soirée très arrosée, avec Annette Hansen qu’il n’a ensuite jamais revue. Lui, l’intellectuel, très loin du monde réel, qui fait une étude sur l’onomastique proustienne se trouve alors confronté à cette petite fille qui risque de chambouler son existence. Claude D
Rosa Candida Audur Ava Olafsdottir éd.Zulma
Curieusement ce même mois, j’ai lu 2 romans avec la même problématique!
Je l’ai beaucoup aimé également. Peut-être même plus à la réflexion …
Le jeune Arnljótur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Un lien les unissait : le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales. C’est là qu’Arnljótur aura aimé Anna, une amie d’un ami, un petit bout de nuit, et l’aura mise innocemment enceinte. Claude D